Lutte contre la désinformation dans les élections en Afrique de l’Ouest

Crédit: l’Association des journalistes de la Sierra Leone
En Sierra Leone, les citoyens utilisent de plus en plus les médias sociaux et les applications de messagerie privée pour s’engager dans le discours politique, accéder à l’information et la partager. Cependant, ces plateformes sont également utilisées par des acteurs malveillants pour diffuser rapidement de la désinformation par la diffusion stratégique d’informations fausses, exagérées, incendiaires ou contradictoires. Dans ce contexte, la désinformation sexiste constitue une menace sérieuse pour la participation politique des femmes et contribue à saper une démocratie inclusive et résiliente.
En réponse, Affaires mondiales Canada s’est associé au National Democratic Institute pour lutter contre la désinformation sexiste en Afrique de l’Ouest. Ce partenariat a permis d’organiser des groupes de discussion sur la violence en ligne contre les femmes en politique, en examinant les causes, les effets et les solutions possibles.
Les femmes en politique : Mise à profit des structures sociales
Un groupe de 40 femmes politiques de divers partis politiques en Sierra Leone a partagé leurs expériences et exposé les types de harcèlement en ligne qu'elles subissent. Les participantes ont collaboré avec l’AJSL pour cerner les principales causes de la violence en ligne contre les femmes en politique. Elles ont échangé leurs expériences personnelles des traumatismes psychologiques (tels que la détresse émotionnelle et l’affaiblissement de l’estime de soi), qui conduisent les femmes à se retirer de la politique.
Les recommandations pour lutter contre la violence en ligne et ses effets comprennent:
- des cadres juridiques plus solides,
- la responsabilisation des auteurs,
- la culture numérique,
- la promotion d’un environnement en ligne positif,
- des reportages médiatiques responsables.
Sensibiliser et habiliter les collectivités
Le président de l’AJSL et l’équipe du projet ont également visité deux bases Ataya à Freetown pour faire participer la collectivité à la lutte contre la désinformation. Vingt-cinq jeunes membres de la collectivité ont participé à des discussions sur les défis de l’information. La campagne a permis de sensibiliser la population à cette question et d’informer les membres de la société sur la manière de lutter efficacement contre la désinformation.
Par exemple, l’AJSL et l’équipe du projet ont présenté des sources d’information fiables pour vérifier l’information reçue des médias sociaux et de divers canaux. Le facilitateur a également fourni des exemples pratiques des dangers de la désinformation. Il a cité des incidents liés aux élections qui ont entraîné des troubles et des pertes de vies humaines dans des régions comme Tombo, Makeni et Freetown.
Les participants ont trouvé l’initiative instructive et se sont engagés à lutter contre la désinformation. L’un d’entre eux a fait remarquer que : « Le projet de lutte contre la désinformation change la donne pour nous. Les exemples du facilitateur sont bien fondés. Ils nous rendront plus conscients des dangers de la désinformation. Cette visite a été une expérience enrichissante et nous apprécions les efforts déployés pour éduquer notre collectivité. »
Le Canada s’est engagé à soutenir des environnements numériques sûrs en abordant les dimensions juridiques, technologiques et sociales de la désinformation sexiste en ligne. Les droits de la personne de chacune et chacun doivent être protégés, défendus et promus en ligne et hors ligne. Lorsque les femmes en politique s’épanouissent, la société prospère.
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