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Transformer la santé et les droits sexuels reproductifs (SDSR) en Bolivie

Two midwives stand beside a pregnant woman in a newly equipped delivery room.

Crédit : Plan International

Lorsque les filles n’ont pas accès à la SDSR, leur avenir est en suspens

Une adolescente tient un bébé emmitouflé dans ses bras à l’extérieur. Un garçon adolescent est accroupi à ses côtés.

En 2022, 66 filles sur 1000 âgées de 15 à 19 ans ont accouché en Bolivie. Derrière chaque chiffre se cache une histoire vraie : une fille qui se heurte à des obstacles et une communauté qui en ressent les répercussions.

Crédit : Plan International

Imaginez que vous avez 15 ans et que vous venez d’apprendre que vous êtes enceinte. Vous n’êtes pas mariée, vous êtes encore au lycée et vous ne savez pas où trouver du soutien ni à qui en parler par peur d’être jugée. Votre instruction et vos rêves? Ils sont mis sur pause.

Pour les 66 filles sur 1000 âgées de 15 à 19 ans en Bolivie, il ne s’agit pas seulement d’une possibilité, mais d’une réalité.

Pourquoi la SDSR sont essentiels?

La SDSR ne se limitent pas aux soins de santé. Ils concernent la liberté, l’instruction et les perspectives. Lorsque les femmes et les filles ont accès à l’ensemble des services de santé sexuelle et reproductive (SSR) et à des informations de qualité, leur autonomie est renforcée. Elles peuvent prendre des décisions éclairées concernant leur propre corps et leur avenir.

Mais en Bolivie, les services de SSR destinés aux adolescents sont souvent hors de portée, en particulier dans les zones rurales. La stigmatisation, la peur, la désinformation et le manque d’information empêchent les jeunes – en particulier les filles – de rechercher les soins dont ils ont besoin. Les répercussions?

Que se passe-t-il lorsque les filles n’ont pas accès à la SDSR et sont privées de l’autonomie corporelle?

Lorsque les services de SSR et l’instruction sont limités, ce sont les filles qui paient le plus lourd tribut.

L’instruction est perdue. Les filles enceintes sont souvent poussées à quitter l’école, et une fois qu’elles l’ont abandonnée, il leur est difficile d’y retourner. Sans éducation, leurs possibilités d’emploi, et donc leur liberté financière, sont limitées.

La santé est menacée. Les grossesses d’adolescentes sont beaucoup plus dangereuses que les grossesses d’adultes. Les filles de moins de 19 ans courent un plus grand risque de complications, voire de décès, lors de l’accouchement. Beaucoup n’ont pas accès à la contraception ou à des services de santé génésique sûrs.

Les rêves sont en suspens. Sans services de santé sexuelle et reproductive, les filles perdent le pouvoir sur leur propre vie. Au lieu de planifier leur avenir, elles sont forcées de vivre leur maternité trop tôt.

Une femme enceinte et un enfant en bas âge sourient à la caméra.

ARRIBA s’est efforcé de renforcer la capacité des adolescents, des femmes en âge de procréer et des femmes enceintes à exercer leurs droits concernant la SSR.

Crédit : Plan International

Comment le projet ARRIBA a transformé des vies et des communautés

L’avenir des filles ne devrait pas être déterminé par l’absence de soins de santé. Le projet ARRIBA (Faire respecter les droits reproductifs des adolescents de la Bolivie) a fait la différence en améliorant l’accès aux services de SSR et en réduisant la mortalité chez les mères et les nouveau-nés. Il a également soutenu l’instruction concernant la SDSR et a renforcé l’autonomie des femmes en Bolivie.

Comment? Ce projet de 9,8 millions de dollars a permis aux femmes et aux filles de 12 municipalités de Bolivie d’accéder à des services essentiels de SSR, à un soutien et à des informations. Il leur a permis de prendre leur avenir en main.

Grâce à une approche adaptée aux adolescents et sensible à la culture, le projet a également fourni aux travailleurs de la santé une formation spécialisée et des ressources. Ils peuvent ainsi mieux surmonter les obstacles à l’accès aux services de SSR des adolescents et aux soins de santé pour les mères et les nouveau-nés.

Une femme se tient devant une école avec deux enfants.

Le projet ARRIBA a fait la différence en améliorant l’accès aux services de SSR, en réduisant la mortalité chez les mères et les nouveau-nés, en soutenant l’instruction concernant la santé sexuelle et génésique et en renforçant l’autonomie des femmes en Bolivie.

Crédit : Plan International

« Les formations et les ateliers auxquels j’ai participé ont changé ma façon de voir les choses. Je ne savais pas qu’il existait des soins spécialisés dans les cabinets médicaux », explique Liz, 16 ans, originaire de Camargo et participante à Champions du changement. « Les médecins inspirent confiance, on peut donc leur dire des choses que l’on ne dirait pas à ses parents. »

En outre, le projet s’est attaché à briser les idées fausses et les stéréotypes machistes grâce à une formation et à une sensibilisation à l’égalité des genres et à la prévention de la violence.

« Aujourd’hui, nous reconnaissons les manifestations de la culture machiste et identifions les types de violence au sein de la communauté. Je ne savais pas comment me défendre contre le sexisme et la violence, mais ces ateliers m’ont montré comment faire. Nous n’avons pas à avoir peur. Nous devons nous informer pour pouvoir nous défendre », déclare Adela, militante des droits de la femme et dirigeante d’une communauté.

Lorsqu’il s’est achevé en 2023, le projet ARRIBA avait :

Liz [au fond à droite] avec ses collègues Champions du changement.

Des séances de formation et des ateliers ont permis à des filles comme Liz de se rendre compte qu’elles pouvaient bénéficier de services de SSR et de soutien.

Crédit : Plan International

Les visages du changement

L’un des principaux effets du projet ARRIBA a été la mise en place de la méthodologie AIDA (Atención Integral de Adolescentes) dans les centres de santé de Batallas et de Tomina, dans la région de Chuquisaca en Bolivie. Les centres AIDA dans les municipalités de Batallas et de Tomina ont été renforcés par le soutien technique, la formation et l’interaction constante avec les parents, le personnel de santé, les enseignants et les autorités municipales. Ce renforcement a permis de créer un espace sûr pour les adolescents, où ils peuvent recevoir des conseils, des soins et des informations, particulièrement axés sur leurs besoins et sans jugement.

Marcela, la médecin chargée de la mise en œuvre du centre AIDA à Tomina, a fait part de son expérience : « Le défi le plus important que j’ai eu à relever a été de briser les mythes et les croyances que les adolescents avaient à propos du centre AIDA. Aujourd’hui, je peux dire que nous y sommes parvenus grâce au projet ARRIBA, nous avons réussi à travailler plus étroitement avec les adolescents; les espaces générés avec les réseaux d’adolescents (les Champions) nous ont permis de les atteindre et de réduire ainsi considérablement la résistance à laquelle nous avions été confrontés les années précédentes, ce qui nous a permis de gagner leur confiance et de travailler main dans la main avec eux ».

Pourquoi la SDSR devraient-ils être importants pour tout le monde?

Une femme se tient devant une belle montagne avec son mari et ses quatre jeunes garçons.

La SDSR ne renforcent pas seulement l’autonomie des femmes et des filles, mais profitent également à l’ensemble des communautés.

Crédit : Plan International

La SDSR ne sont pas seulement une question de droits des femmes – c’est une question de droits de la personne. Lorsque les filles sont autonomes et en bonne santé, toute la communauté en bénéficie. Elles restent plus longtemps à l’école, gagnent des revenus plus élevés et réinvestissent dans leur famille et leur communauté.

Cela dit, le changement ne se fait pas tout seul. Ensemble, nous devons veiller à ce que chaque adolescente et chaque femme, tant au pays qu’à l’étranger, ait accès à des services de SSR essentiels et à des soins de santé. Grâce à des initiatives telles que le projet ARRIBA, nous contribuons à construire un monde où chaque femme et chaque adolescente, quel que soit son lieu de naissance, a le droit de gérer son corps, son avenir et sa vie.

En partenariat avec Plan International Canada, le Canada a travaillé pour soutenir les femmes et les filles en Bolivie. Parce que personne ne devrait être privé du droit de prendre des décisions concernant son propre corps.

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