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Rapport annuel de 2024 sur le Mécanisme de réponse rapide du G7

Table des matières

Introduction

Le Mécanisme de réponse rapide du G7 (MRR du G7) a été mis en place par les dirigeantes et dirigeants du G7 lors du Sommet de 2018 dans Charlevoix dans le cadre d'un engagement à promouvoir un ordre international fondé sur des règles et à contrer les menaces étrangères qui pèsent sur les démocraties. Le MRR du G7 est composé d'agentes et agents de coordination provenant des pays du G7, y compris de l'Union européenne. L'Australie, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, la Suède et l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) y ont le statut d'observateurNote de bas de page 1. Les agentes et agents de coordination tirent parti de leurs structures nationales pour favoriser une participation pangouvernementale dans le cadre des travaux du MRR du G7. À titre de Secrétariat du MRR du G7, le Canada assure la direction stratégique de façon permanente.

Depuis 2022, le MRR du G7 publie des rapports annuels à la demande des ministres des Affaires étrangères du G7. Ces rapports visent à mettre en lumière les menaces étrangères qui pèsent sur nos démocraties et à rendre compte des activités du MRR du G7 pour y faire face. Le rapport de 2021 était axé sur les menaces posées par la manipulation de l'information et l'ingérence étrangère, tandis que les rapports de 2022 et de 2023 comprenaient une réflexion sur l'ingérence infranationale et la répression transnationale, ce qui démontre que les activités du MRR du G7 englobent maintenant de nouvelles menaces. Afin de prendre en compte l'adoption d'une démarche plus proactive en 2024, le présent rapport souligne les activités du MRR du G7 visant à contrer les menaces étrangères pesant sur les démocraties.

Activités du MRR du G7

En 2024, le MRR du G7 a fait un pas stratégique afin de prendre des mesures d'intervention concrètes, en plus d'adopter des pratiques bien établies d'échange multilatéral d'informations. L'année a été marquée par la première déclaration sur la réponse collective du MRR du G7 et par l'élaboration de son cadre de réponse collective. Le MRR du G7 a permis de lancer des initiatives visant à protéger l'intégrité électorale dans un contexte de « méga-année électorale » (2024) et s'est efforcé de réagir aux opérations d'influence hostiles qui contribuent à la guerre cinétique. Tout au long de l'année, le MRR du G7 a tenté de mieux comprendre comment l'intelligence artificielle (IA) générative contribue aux menaces liées à l'information.

Les priorités du MRR du G7 ont été mises en œuvre par des groupes de travail désignés qui se sont concentrés sur les objectifs suivants : 1) renforcer la capacité des démocraties non membres du MRR du G7 à contrer les menaces étrangères; 2) améliorer l'interopérabilité des analyses dans l'ensemble du MRR du G7 afin de détecter et d'évaluer la manipulation de l'information et l'ingérence étrangère afin d'assurer une réponse coordonnée; 3) renforcer la capacité collective de lutter contre l'ingérence infranationale; 4) développer des outils pour contrer la répression transnationale.

Renforcer les capacités d'intervention du MRR du G7

Dans le (en anglais seulement), les dirigeantes et dirigeants du G7 ont réaffirmé leur engagement à protéger les valeurs démocratiques et les droits de la personne, notamment contre les menaces de la manipulation de l'information, de l'ingérence étrangère et de la répression transnationale. Elles et ils ont également confié au MRR du G7 l'élaboration d'un cadre de réponse collective pour lutter contre la manipulation de l'information et l'ingérence étrangère d'ici la fin de 2024. Sous la direction du Service européen pour l'action extérieure (SEAE), on a élaboré, négocié et déposé le cadre dans les délais. Ce cadre offre à la communauté du MRR du G7 des options de réponse collective à la manipulation de l'information et à l'ingérence étrangère, et facilite leur mise en œuvre.

Le MRR du G7 était déterminé à mettre en œuvre le cadre de réponse collective pour en faire l'essai. Celui-ci a permis de prendre connaissance des activités du média d'État russe RT (anciennement Russia Today) et de la Social Design Agency (SDA) comme en témoigne la , la première du genre. Les déclarations publiées par les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada ont révélé que le Kremlin finançait et dirigeait des efforts clandestins par l'entremise de RT et de la SDA afin de subvertir les sociétés au moyen de campagnes mondiales de désinformation et d'influence.

Protéger l'intégrité des élections

Avec plus de 70 pays ayant tenu des élections à tous les niveaux de gouvernement, l'année 2024 a été considérée comme une « méga-année électorale ». Les élections sont essentielles pour nos systèmes démocratiques, mais elles peuvent servir de paratonnerres et de terrains d'essai pour les actrices et acteurs malveillants qui tentent d'influencer les résultats électoraux en fonction de leurs intérêts géopolitiques et d'éprouver de nouvelles méthodes d'ingérence étrangère. Selon des sources secondaires, lors des élections présidentielles de janvier 2024 à Taïwan, la République populaire de Chine (RPC) a employé une série de tactiques de manipulation de l'information et d'ingérence étrangère visant à faire basculer l'électorat vers le Kuomintang, le parti préféré de Beijing Note de bas de page 2. La RPC a utilisé des vidéos générées par l'IA pour amplifier les récits existants et les théories du complot en les diffusant et en les rediffusant en ligne par l'intermédiaire de faux comptesNote de bas de page 3. Par ailleurs, des opérations de manipulation de l'information et d'ingérence étrangère ont été menées par la Russie avant les élections au Parlement européen de juin 2024. La Russie a utilisé son réseau de longue date, Pravda,pour diffuser de la désinformation à grande échelle et de la propagande pro-russe dans une variété de langues européennes, et a profité de la période électorale pour éroder le soutien de l'Union européenne à l'Ukraine et remettre en question les répercussions des sanctions contre la RussieNote de bas de page 4.

En tant que présidente du G7 en 2024, l'Italie a fait de la protection des élections équitables et libres d'ingérence étrangère une priorité de l'ordre du jour du G7. L'unité des pays du G7 dans la lutte contre la désinformation apparaît clairement dans le , le (en anglais seulement) et la qui comprennent un engagement à renforcer les mesures communes pour prévenir et déceler les situations de manipulation de l'information et d'ingérence étrangère, et intervenir au besoin. Pour contrer la manipulation de l'information, la présidence italienne a rationalisé les actions concrètes menées dans le cadre du MRR du G7. Un groupe de travail sur la surveillance des élections a été créé afin de consolider les capacités du MRR du G7 en matière de surveillance de la désinformation pendant les campagnes électorales. Cette plateforme de coordination a permis de renforcer nos échanges d'informations sur la manipulation de l'information et l'ingérence étrangère, ainsi que sur leurs actrices et acteurs et leurs tactiques. Le groupe de travail du MRR du G7 sur la surveillance des élections a été mis sur pied dans le cadre d'un projet pilote consacré à la surveillance collective de la manipulation de l'information et de l'ingérence étrangère lors des élections du Parlement européen de juin 2024.

De plus, en 2024, les élections législatives en Moldova ont été la cible de manœuvres d'ingérence parrainées par le Kremlin. Les tactiques utilisées comprenaient des cyberattaques, l'espionnage de bureaux de vote dédiés à la diaspora et d'importantes contributions financières secrètes à la campagne d'un candidat par des oligarques pro-russesNote de bas de page 5. Dans une , plusieurs membres du MRR du G7 – les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni – ont dénoncé les activités subversives et l'ingérence électorale menées par la Russie contre la Moldova. En révélant les agissements du Kremlin, les membres ont affirmé leur unité face aux tentatives russes de saper les processus démocratiques et de porter atteinte à la souveraineté de la Moldova.

Répondre aux opérations de désinformation qui contribuent à la guerre cinétique

Des actrices et acteurs étatiques et non étatiques ont continué d'utiliser la manipulation de l'information et l'ingérence étrangère comme arme de guerre hybride. Dans le cadre de la guerre cinétique, l'espace d'information a été exploité comme un champ de bataille supplémentaire pour affaiblir les adversaires. L'utilisation de la plateforme Telegram par le Kremlin en est un exemple notable. Tandis que la Russie a utilisé la plateforme pour son recrutement militaire, d'autres sections du gouvernement russe ont eu recours aux chaînes Telegram pour mener des opérations en parallèle et à des fermes de robots pour saper la mobilisation en UkraineNote de bas de page 6. Le Kremlin a également poursuivi ses opérations d'influence hostiles visant à faire passer l'Ukraine pour un agresseur afin de saper le soutien des alliés. En propageant l'idée que l'incursion de l'Ukraine dans la région de Koursk, en Russie, mettait la centrale nucléaire de Koursk en danger, le Kremlin a tenté de provoquer le retrait de l'autorisation accordée à l'Ukraine de frapper les territoires russes avec des armes occidentalesNote de bas de page 7.

Des actrices et acteurs malveillants se sont servis de la guerre entre Israël et la bande de Gaza pour promouvoir leurs propres visées politiques. En France et en Allemagne, des publicités favorables au Kremlin ont été diffusées sur Facebook pour prétendre que les armes fournies à l'Ukraine par l'Occident étaient utilisées par le Hamas et pour encourager l'anti-américanismeNote de bas de page 8. Selon un rapport du Wilson Center, la RPC en a également profité pour renforcer ses relations avec les États arabo-musulmans et pour tirer parti de leur frustration à l'égard de Washington et ainsi positionner la RPC comme un acteur majeur dans la régionNote de bas de page 9. L'Iran a intensifié ses opérations d'influence pour soutenir le Hamas et, plus tard, les houthistes. Ces opérations d'influence ont continué à amplifier les messages favorables au Hamas et aux houthistes sur les plateformes de médias sociaux, tout en ciblant Israël au moyen de cyberopérations d'influenceNote de bas de page 10.

Les membres et les observateurs du MRR du G7 ont échangé des informations sur ces incidents et ces activités tout au long de l'année. Le MRR du G7 a aussi continué d'apporter son soutien et son savoir-faire à un (en anglais seulement) mis en place par le Partenariat mondial contre la prolifération des armes de destruction massive et des matières connexes (Partenariat mondial) du G7. Plusieurs partenaires du MRR du G7 (le Canada, l'Union européenne, l'OTAN, la Suède et les États-Unis) ont effectué une analyse conjointe des principaux messages, tactiques, techniques et procédures utilisés par la Russie afin de se livrer à la manipulation d'informations liées aux activités chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN).

Depuis l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie en 2022, plusieurs partenaires du MRR du G7 ont partagé des analyses selon lesquelles le Kremlin aurait encouragé la manipulation d'informations liées aux activités CBRN sur différentes plateformes de médias sociaux dans le but de déshumaniser l'Ukraine et ses partisanes et partisans; de justifier davantage l'agression perpétrée par la Russie; de détourner l'attention de ses propres activités CBRN malveillantes; et de discréditer les projets de santé mondiale dans le monde entier. Selon cette analyse, la RPC a régulièrement amplifié la propagande russe sur les activités CBRN. Le MRR du G7 a condamné ces actes antagonistes en approuvant une initiative visant à contrer la désinformation sur les ADM dans une (en anglais seulement) prononcée par l'Open Nuclear Network au nom du Partenariat mondial devant la Première Commission de l'Assemblée générale des Nations Unies.

Contrer les menaces liées à l'information de l'intelligence artificielle générative

En 2024, le MRR du G7 a constaté que ses adversaires utilisaient de plus en plus l'intelligence artificielle (IA) générative pour renforcer considérablement leurs efforts en ce qui concerne les menaces liées à l'informationNote de bas de page 11. L'IA générative a été utilisée afin de produire du contenu réaliste pour persuader les publics cibles, faire du profilage, adapter et traduire les contenus ainsi qu'automatiser les messages.

Selon Open AI et d'autres sources, la Russie, la RPC et l'Iran auraient utilisé des modèles d'OpenAI dans leurs campagnes d'influence. Le réseau russe de manipulation de l'information et d'ingérence étrangère  (en anglais seulement) a tenté d'utiliser ses modèles pour créer des commentaires dans les langues européennes, traduire des articles du russe vers l'anglais et le français, rédiger et corriger des articles en anglais, et créer de courts messages pour les médias sociauxNote de bas de page 12. De même, l'opération de spamouflage, liée à la RPC, a également utilisé OpenAI pour générer des commentaires en anglais qui critiquent les dissidentes et dissidents chinois et les commentatrices et commentateurs en ligneNote de bas de page 13. L'IA générative a aussi été utilisée pour créer des avatars photoréalistes afin de promouvoir les messages de la RPC lors des élections présidentielles à TaïwanNote de bas de page 14. Enfin, une actrice ou un acteur malveillant lié à l'Iran a utilisé des modèles d'IA générative pour produire du contenu pro-iranien, anti-israélien et antiaméricain en anglais et en français afin de cibler des publics dans le monde entierNote de bas de page 15.

En 2024, le MRR du G7 a concentré sur le renforcement de ses capacités collectives pour contrer les menaces liées à l'information générées par l'IA. Sous la présidence italienne, le MRR du G7 a étudié les risques et les possibilités de l'utilisation des nouvelles technologies à des fins de désinformation. Il s'agit notamment de la raison d'être de l'IA en tant qu'outil permettant de produire de la désinformation et de la mésinformation, et d'en amplifier la propagation, surtout dans un contexte électoral.

Le MRR du G7 a mis sur pied un groupe de travail dirigé par l'OTAN pour contrer les menaces liées à l'information générée par l'IA. Le groupe a mis en commun des ressources du MRR du G7 pour détecter et contrer efficacement les menaces liées à l'information générée par l'IA, et a travaillé à la définition de stratégies et de tactiques visant à réduire les risques liés à l'IA. En collaboration avec le Groupe de travail sur la réponse collective, le groupe a réalisé un exercice de simulation pour les membres et les observateurs du MRR du G7, auquel ont participé certains représentants et représentantes de l'industrie, lors de la réunion des agentes et agents de coordination du MRR du G7 à Ottawa, au Canada, en décembre 2024. Ces représentantes et représentants de l'industrie ont ainsi pu intégrer leur savoir-faire et leurs outils aux discussions sur les menaces liées à l'information générée par l'IA. L'exercice de simulation a permis d'explorer les options de réponse collective du MRR du G7 face aux menaces liées à l'information générée par l'IA, notamment l'établissement de seuils possibles et la formulation de recommandations sur des mesures d'intervention précises.

Lutter contre la répression transnationale

En 2024, la répression transnationale est devenue une question cruciale pour la communauté du MRR du G7. Dans le communiqué de la rencontre de Capri de 2024, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont réaffirmé leur détermination à protéger les systèmes démocratiques et les sociétés ouvertes, en particulier contre la répression transnationale. En décembre 2024, le Royaume-Uni a publié une condamnant la dernière série de mandats d'arrêt émis par la police de Hong Kong ayant pris pour cible des personnes se trouvant au Royaume-Uni, exerçant leur droit à la liberté d'expression et dont la sécurité demeure une priorité. Le Canada a également publié déplorant la décision des autorités de Hong Kong d'émettre des primes internationales et d'annuler les passeports de militants démocratiques et d'anciens législateurs de Hong Kong, y compris des ressortissants canadiens.

En 2024, des actrices et acteurs malveillants ont continué à détourner les technologies numériques pour commettre des actes de répression transnationale. La répression transnationale numérique est devenue un vecteur important des activités malveillantes. En effet, selon Human Rights Watch, Beijing limite le recours aux applications approuvées par la RPC, comme WeChat, dont se servent les diasporas chinoises pour communiquer avec leurs famillesNote de bas de page 16. Ces applications sont ensuite utilisées à des fins de surveillance et de harcèlementNote de bas de page 17. La Russie, quant à elle, a recours à des systèmes de surveillance en ligne pour repérer les dissidentes et dissidentsNote de bas de page 18. Des organisations de la société civile et des militantes et militants russes en exil ont indiqué faire l'objet de menaces numériques, dont du harcèlement et de l'espionnage en ligneNote de bas de page 19.

Par l'entremise de son groupe de travail chargé de cette question, le MRR du G7 a poursuivi la préparation d'une déclaration commune du G7, dans laquelle on reconnaîtra que la répression transnationale constitue une menace internationale. Ce groupe a également élaboré une boîte à outils pour lutter contre la répression transnationale à l'intention des membres du MRR du G7, dont la livraison est prévue pour l'année prochaine. En 2024, les partenaires du MRR du G7 ont continué à dénoncer des cas concrets de répression transnationale afin de dissuader davantage les États voulant se livrer à cette pratique. Un certain nombre de partenaires du MRR du G7 ont donné leur appui à la (en anglais seulement) dans laquelle on explique ce qui constitue de la répression transnationale ainsi que l'engagement des partenaires à lutter conjointement contre ce fléau.

Groupes de travail du MRR du G7

Les travaux opérationnels du MRR du G7 sont menés par divers groupes de travail. Ces derniers ont pour objectif de promouvoir les grandes initiatives du MRR du G7 et d'offrir à ses membres et observateurs la possibilité de mener des activités dans leurs domaines prioritaires. La présente section rend compte de manière ciblée des objectifs et des activités de chaque groupe de travail pour l'année 2024.

Renforcement des capacités

Sous la direction du Royaume-Uni et des États-Unis, le groupe de travail sur le renforcement des capacités s'est réuni périodiquement au cours de 2024. Il a recensé les activités menées dans différentes régions par les partenaires du MRR du G7, ce qui lui a permis d'acquérir une connaissance approfondie des activités en cours dans chaque pays. Une fois ce processus initial de recensement achevé, le groupe de travail a décidé de concentrer ses efforts sur un pays en particulier dans chaque région.

Réponse collective

Sous la direction du Service européen pour l'action extérieure (SEAE), le groupe de travail sur la réponse collective a élaboré et négocié le cadre de réponse collective du MRR du G7. Celui-ci définit les principes qui régissent les interventions, dont les rôles et les responsabilités des pays participants. Par ailleurs, il présente les politiques et autres outils dont disposent les membres et observateurs du MRR du G7, ainsi que des lignes directrices visant à évaluer les réponses apportées afin d'améliorer l'efficacité des initiatives futures. Ce cadre constitue un document phare du MRR du G7, car il permet à ses membres d'avoir une vision commune des options à l'égard d'une réponse collective. Le groupe de travail a convenu de continuer à opérationnaliser le cadre de réponse et à le tester au cours de l'année à venir.

Lutte contre les menaces liées à l'information de l'IA générative

Créé en 2024 sous la direction de l'OTAN, ce groupe de travail s'est concentré sur le renforcement des capacités du MRR du G7 afin d'atténuer les risques relatifs aux menaces liées à l'information de l'IA générative. Parmi les résultats obtenus, on a recensé les atouts et les lacunes du MRR du G7 grâce à une enquête et à des séances d'information avec des expertes et experts. Le groupe de travail a mené un exercice de simulation en collaboration avec le groupe de travail sur la réponse collective. Cet exercice à l'intention des membres et des observateurs du MRR du G7 et de certains intervenants et intervenantes du secteur visait à mettre à l'essai la réponse collective aux menaces liées à l'information de l'IA générative. Les consultations menées auprès des membres et observateurs, ainsi que les ressources et les capacités existantes, ont été intégrées au plan d'action du groupe.

Analyse des données de sources ouvertes

Sous la direction des États-Unis, le groupe de travail sur l'analyse des données de sources ouvertes a continué de se réunir périodiquement afin de renforcer les capacités de ses analystes à repérer et à évaluer collectivement les manipulations de l'information et les ingérences étrangères. En 2024, les membres du groupe de travail ont tenu des consultations virtuelles et en personne sur l'interopérabilité et la simplification des processus de mise en commun des données, et ont perfectionné les pratiques exemplaires grâce à des efforts communs de surveillance. Le groupe de travail a également convenu d'une série d'objectifs à atteindre au cours de l'année à venir. Le groupe de travail continuera à élaborer des protocoles communs de partage de l'information et de réponse, à chercher des possibilités de collaboration en matière d'analyse, à échanger des outils et des méthodes de pointe, et à évaluer l'efficacité de ces pratiques.

Ingérence infranationale

Sous la direction de l'Allemagne, les membres du groupe de travail sur l'ingérence infranationale ont échangé des points de vue et des stratégies efficaces en matière d'ingérence infranationale à travers des discussions avec des organisations de la société civile et des chercheuses et chercheurs universitaires sur les meilleures pratiques, les défis et les avantages liés au travail dans cet espace. Elles et ils ont discuté de pratiques exemplaires, des défis et des avantages de la collaboration infranationale. En collaboration avec des organisations de la société civile et des spécialistes, le groupe de travail a commencé à rédiger un document contenant des renseignements généraux et des recommandations sur l'ingérence infranationale à l'intention des administrations municipales et des gouvernements nationaux pour appuyer leur travail auprès des entités infranationales.

Répression transnationale

Sous la direction des États-Unis, le groupe de travail sur la répression transnationale s'est réuni régulièrement au cours de 2024. Il a poursuivi ses travaux sur la déclaration commune du G7 relative à la répression transnationale en tant que menace internationale et sur le recensement des outils de lutte contre la répression transnationale dont disposent les membres du MRR du G7. Les membres du groupe ont échangé des renseignements utiles sur les politiques et les cadres de travail de leurs gouvernements respectifs en matière de répression transnationale, et ont défini les options d'une réponse collective du MRR du G7.

Mises à jour relatives aux membres et observateurs

Canada

En 2024, le gouvernement du Canada a continué de cibler la lutte contre l'ingérence étrangère au moyen de politiques et de mesures adaptées. L' s'est déroulée pendant toute l'année 2024. Elle avait pour objectif d'examiner l'ingérence d'actrices et acteurs étrangers lors des 43e et 44e élections générales fédérales, tant à l'échelle nationale que dans les circonscriptions électorales individuelles. Le gouvernement s'est penché sur la capacité des ministères fédéraux à repérer et à contrer l'ingérence étrangère visant les processus démocratiques du Canada. Après avoir tenu des audiences publiques auxquelles ont participé des membres du gouvernement du Canada et de l'opposition, des organisations de la société civile, des représentantes et représentants des communautés de la diaspora et des journalistes, la Commission sur l'ingérence étrangère a publié son . Reconnaissant que le Canada fait de plus en plus l'objet d'ingérence étrangère, le gouvernement fédéral a déposé le . On y proposait d'actualiser les lois pertinentes afin de permettre au gouvernement de contrer l'ingérence étrangère qui menace la sécurité nationale.

Union européenne

En 2024, le SEAE a continué de déceler, d'analyser et de traiter la manipulation d'information et l'ingérence étrangère. Le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) a publié son deuxième (en anglais seulement) sur les menaces en matière de manipulation d'information et d'ingérence étrangère. Le rapport fait état de 750 incidents ayant fait l'objet d'une enquête et comporte un cadre d'intervention. Plus tard dans l'année, le SEAE a présenté une trousse sur les renseignements de source ouverte permettant de détecter et d'analyser les manipulations d'information et l'ingérence étrangère basées sur l'identité. Grâce à sa campagne de sensibilisation phare, EUvsDisinfo, le SEAE a continué d'analyser et d'exposer les efforts de manipulation d'information et d'ingérence étrangère de la Russie qui ont touché plus de 38 millions de personnes en 2024. La base de données publique EUvsDisinfo sur la désinformation pro-Kremlin a franchi le cap des 18 000 cas, ce qui en fait la plus grande base de données de ce type au monde. L'Union européenne a également mis en place un nouveau cadre de sanctions afin de dissuader davantage la Russie d'aller de l'avant avec ses activités hybrides dans le monde entier, y compris la manipulation d'information et l'ingérence étrangère. L'Union européenne a ensuite eu recours au cadre d'intervention en décembre, lorsqu'elle a imposé des sanctions à 16 personnes et à 3 entités responsables d'actes de déstabilisation russes à l'étranger. De manière générale, le SEAE a continué à renforcer la résilience dans les pays partenaires, en particulier au sein du Partenariat oriental, des Balkans occidentaux, du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord ainsi que de l'Afrique subsaharienne. Pour ce faire, il a collaboré avec les gouvernements et les parties intéressées de la société civile qui jouent un rôle central dans la lutte contre la manipulation d'information et l'ingérence étrangère. En plus de la lutte contre l'ingérence russe, le SEAE a également poursuivi sa lutte contre l'ingérence de la RPC.

France

Les élections au Parlement européen et les élections législatives anticipées en France, puis les Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024 ont offert des occasions sans précédent aux actrices et acteurs malveillants qui souhaitaient cibler les intérêts français dans l'espace d'information. Pour protéger ces événements de toute ingérence étrangère, VIGINUM et le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères de France ont collaboré étroitement afin de détecter et de visant la France. VIGINUM a continué à surveiller l'activité en ligne des réseaux russes de manipulation d'information et d'ingérence étrangère, notamment Portal Kombat, Matryoshka et Doppelganger, et a constaté une augmentation du nombre de manœuvres informationnelles impliquant des actrices et acteurs azerbaïdjanais ciblant la France et ses territoires d'outre-mer. VIGINUM a diffusé ces résultats dans des . Des déclarations officielles du Ministère ont été publiées pour condamner ces tentatives secrètes. La France a contribué à . La France a également soutenu des projets au bénéfice de la société civile, de l'écosystème médiatique et du secteur privé (y compris visant des auditoires ciblés), ainsi que la production de et d'.

Allemagne

L'Allemagne a maintenu son approche pansociétale pour contrer les menaces hybrides à tous les échelons politiques, de manière à renforcer la résilience de la société et à consolider les capacités d'analyse et d'intervention du gouvernement. Le gouvernement fédéral a réagi au nombre élevé des campagnes étrangères de manipulation de l'information en créant une nouvelle unité interorganisme, l' (en anglais seulement) qui est en activité depuis juin 2024. L'office est chargé d'analyser les cas de manipulation d'information et d'ingérence étrangère à l'aide d'analyses de renseignements de source ouverte. Le groupe de travail interministériel contre la désinformation et les menaces hybrides, dirigé par le ministère fédéral de l'Intérieur, coordonne les travaux du gouvernement sur les menaces hybrides et la désinformation, et lie les activités de l'office central à celles d'autres unités gouvernementales. L'Allemagne a également poursuivi sa lutte contre les menaces étrangères à l'échelle infranationale et a fait part de ses meilleures pratiques dans ce domaine à ses partenaires internationaux. En outre, les mesures visant à lutter contre la répression transnationale ont été soulignées.

Japon

Le ministère des Affaires étrangères du Japon a organisé un atelier en ligne sur la lutte contre la désinformation à la fin de 2023. Tout au long de 2024, le Ministère a également échangé des leçons apprises avec les pays participants d'Asie du Sud-Est afin de les sensibiliser à l'évolution des menaces étrangères et de les aider à lutter contre la désinformation. En outre, le Ministère a intensifié la diffusion, auprès des pays d'Asie du Sud-Est, de ses renseignements et de son expérience en matière de lutte contre la désinformation et la mésinformation, notamment en ce qui concerne l'incidence de ces dernières sur les affaires étrangères et la sécurité. Afin de garantir l'intégrité de l'espace informationnel, le ministère des Affaires étrangères travaille constamment à renforcer les capacités d'intervention coordonnée en cas de manipulation d'information étrangère et à promouvoir la coopération avec d'autres pays et régions aux valeurs similaires. Dans ce contexte, lors de la conférence Japon-OTAN sur les communications stratégiques de février 2025—organisée dans le cadre de l'un des projets phares entre l'IP4 et l'OTAN, annoncés lors du Sommet de l'OTAN en juillet 2024 et axés sur « la lutte contre la désinformation »—le Japon a principalement échangé des points de vue avec l'OTAN sur l'environnement informationnel dans la région indo-pacifique.

Italie

En 2024, l'Italie a connu une augmentation des campagnes de désinformation, en particulier de la part d'actrices et acteurs liés au Kremlin, et dans la foulée de la présidence du G7 et des élections européennes. Les récits visaient à justifier l'agression russe contre l'Ukraine, à dépeindre l'OTAN et l'Union européenne comme des entités oppressives sapant la souveraineté nationale et à semer le doute sur la légitimité des processus électoraux. Plus précisément, une campagne sur les médias sociaux caractérisée par le mot-clic #iononvoto (je ne vote pas) est réapparue et a atteint un sommet grâce à l'utilisation simultanée du mot-clic #votaPutin (votez pour Poutine). Le record de désinformation sur Telegram a été enregistré à la suite de l'attentat du Crocus City Hall à Moscou. Des actrices et acteurs malveillants ont exploité le typosquattage de domaines de journaux italiens afin de publier des articles critiquant le gouvernement. En réaction, et conformément à sa stratégie nationale de cybersécurité de 2022-2026, l'Italie a renforcé la coopération entre les entités publiques pour lutter contre la manipulation d'information et l'ingérence étrangère. Dans le cadre de l'appel d'offres de 2024 pour des services d'information, les administrations publiques italiennes ont favorisé à la fois la diffusion par les agences de presse italiennes de bulletins d'information dans différentes langues et les accords entre les agences de presse italiennes et étrangères pour lutter contre la désinformation par la diffusion de renseignements vérifiés. L'Italie s'est aussi efforcée d'accroître la sensibilisation et la résilience du public. Par exemple, à l'approche des élections européennes, le ministère des Affaires étrangères a mené une campagne sur les médias sociaux intitulée #FreeFromDisinformation pour sensibiliser la population italienne aux risques de la désinformation.

Royaume-Uni

Le Royaume-Uni s'est efforcé de comprendre et de contrer les menaces en matière de manipulation d'information et d'ingérence étrangère et de contester les narratifs malveillants. En 2024, était mandatée et financée par l'État russe, et a sanctionné plusieurs de ses dirigeants. La SDA tentait de mener des opérations d'ingérence visant à saper la démocratie et à affaiblir le soutien international à l'Ukraine. , et le au profit du Kremlin. Pour soutenir l'Ukraine, le Royaume-Uni mène des campagnes de communication stratégique factuelles et soutient le groupe de communication sur l'Ukraine. Le Royaume-Uni a clairement indiqué que l'utilisation de capacités cybernétiques à des fins d'ingérence étrangère dans les systèmes démocratiques est inacceptable et que nous prendrons des mesures afin de contrer cette menace. En mars 2024, le Royaume-Uni et ses alliés ont identifié une organisation et des individus affiliés à l'État chinois responsables de cybercampagnes malveillantes visant des institutions démocratiques et des parlementaires, sanctionnant une société écran et des membres d'APT31. Le groupe de travail britannique sur la défense de la démocratie (Defending Democracy Taskforce) mène actuellement une étude sur la répression transnationale au Royaume-Uni afin d'approfondir notre compréhension du phénomène, formuler des recommandations sur des approches et élaborer des directives publiques.

Australie

Le 14 décembre 2024, le gouvernement australien a lancé la publication Countering Foreign Interference in Australia - Working towards a more secure Australia. Cette publication décrit les menaces d'ingérence étrangère auxquelles sont exposés nos communautés, nos institutions démocratiques, nos secteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche, notre industrie, nos médias et nos communications. Elle présente les personnes les plus exposées, les mesures prises par notre gouvernement pour lutter contre l'ingérence étrangère et la manière dont les personnes et les organisations peuvent se protéger. Elle présente également une série de mesures que le gouvernement australien a mises en œuvre pour répondre à l'ingérence étrangère, y compris un investissement de 71,6 millions de dollars sur 4 ans à partir de 2024 pour soutenir nos efforts de lutte contre l'ingérence étrangère. En 2024, l'Australie s'est jointe à des partenaires internationaux pour dénoncer et exposer la désinformation et les activités malveillantes parrainées par l'État. Grâce à une mobilisation internationale continue et à une participation multilatérale active, l'Australie reste déterminée à contrer la manipulation de l'information et l'ingérence étrangère ainsi que les menaces hybrides.

Nouvelle-Zélande

En septembre 2024, la Nouvelle-Zélande a publié son deuxième rapport sur le contexte des menaces qui comprend 8 nouvelles études de cas pour aider sa population à mieux comprendre les tactiques utilisées et les objectifs qu'un gouvernement étranger pourrait essayer d'atteindre. Ces mesures s'ajoutent aux efforts continus de sensibilisation et d'éducation visant les secteurs exposés. À la fin de 2024, le gouvernement néo-zélandais a présenté une disposition législative visant à renforcer le droit pénal afin de mieux lutter contre l'ingérence étrangère et les activités d'espionnage. Cette disposition législative contribuera à dissuader les activités préjudiciables et à mieux équiper les agences pour qu'elles puissent demander des comptes, notamment grâce à la création d'un nouveau délit d'ingérence étrangère. Au moment de la rédaction du présent document, le projet de loi était toujours devant le Parlement et on colligeait les réactions du public dans le cadre du processus de la commission parlementaire. La Nouvelle-Zélande est également particulièrement préoccupée par les effets de l'ingérence étrangère sur ses communautés ethniques qui sont souvent les plus directement touchées par ces menaces. Pour remédier à la situation, le ministère des Communautés ethniques dirige un programme de 4 ans visant à mieux soutenir et mobiliser ces communautés. La Nouvelle-Zélande s'est également efforcée de rehausser la compréhension et la résilience de la société civile face aux méfaits de la désinformation.

Suède

En 2024, le gouvernement suédois a soutenu des parties intéressées par l'intermédiaire de l'aide au développement pour contrer la manipulation de l'information et l'ingérence étrangère lors des élections, y compris des médias libres et indépendants. Cette année, l' (en anglais seulement) a reçu un mandat renouvelé de soutenir l'Ukraine en matière d'éducation, de formation et de conseil concernant la manipulation de l'information et l'ingérence étrangère. L'Agence a également aidé la Moldova à développer son propre concept de lutte contre la manipulation de l'information et l'ingérence étrangère. Elle a continué à s'investir dans la sensibilisation à la manipulation de l'information et à l'ingérence étrangère sur les plateformes de jeux. En outre, l' (en anglais seulement) a été chargée de lancer une campagne nationale de 2 ans visant à renforcer la sensibilisation aux médias et à créer une société résiliente, en mettant l'accent sur l'utilisation de l'IA dans le secteur de l'information. La campagne prévoit utiliser le réseau national de sensibilisation aux médias, un réseau actif et de grande envergure, pour développer des outils de formation numériques et mener des activités de sensibilisation auprès de la société dans son ensemble.

Organisation du Traité de l'Atlantique Nord

En octobre 2024, les ministres de la Défense des pays de l'Alliance ont approuvé (en anglais seulement). Cette démarche cerne les menaces hybrides croissantes et les défis posés par les actrices et acteurs étatiques et non étatiques ciblant l'Alliance et reconnaît que les menaces liées à l'information constituent une question de sécurité nationale. En outre, elle consolide les efforts existants de l'OTAN et des alliés pour contrer les menaces informationnelles et renforce encore davantage l'Alliance en établissant une démarche d'interopérabilité bien harmonisée pour comprendre, prévenir, contenir et atténuer les menaces liées à l'information, ainsi que pour se remettre de ces menaces. L'OTAN a renforcé ses mécanismes d'alerte et de partage et a amélioré ses interventions interarmées en matière de communication stratégique. La coopération entre l'OTAN et les partenaires en matière de lutte contre les menaces liées à l'information continuera d'être renforcée.

Dans le cadre de la nouvelle démarche de l'OTAN, le groupe d'intervention rapide de l'OTAN a été créé avant le . Il s'agit d'un mécanisme d'intervention collective composé d'expertes et experts de l'OTAN, et des pays alliés spécialisés dans la lutte contre les menaces liées à l'information qui doivent les repérer, les détecter et y réagir.

Pays-Bas

En 2024, le nouveau gouvernement des Pays-Bas a présenté son programme. La manipulation de l'information et l'ingérence étrangère faisaient partie des enjeux importants à aborder. Le gouvernement veut promouvoir un débat public de qualité, ce qui nécessite une société résiliente et des mesures contre la manipulation de l'information et l'ingérence étrangère. L'élaboration et la mise en œuvre de la stratégie gouvernementale de lutte contre la manipulation de l'information et l'ingérence étrangère, présentée pour la première fois en 2022, se poursuivent également à un rythme rapide. Dans le cadre de la dernière mise à jour de la stratégie, on a cerné 3 nouveaux champs d'activités : 1) la mise en place de mesures visant les actrices et acteurs qui diffusent de la désinformation; 2) l'amélioration de la sensibilisation aux médias et de la résilience de la population à la désinformation; 3) l'amélioration de notre compréhension de la désinformation et des moyens de la contrer. Une attention sera également accordée à la menace découlant de l'utilisation de l'IA générative pour produire et diffuser de la désinformation, et de son utilisation potentielle pour la contrer. Avant les élections du Parlement européen, le ministère de l'Intérieur a émis un avertissement général au média social X en vertu de la afin de signaler de manière proactive la possibilité d'une désinformation visant les élections.

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